Par Anne-Laure Linet
Encourager la recherche de provenance est l’une des missions de l’association ASTRES. C’est ainsi pour mettre à l’honneur des travaux de recherches innovants que le Prix Marcel Wormser est décerné chaque année à deux chercheurs de provenance, qu’ils soient jeunes ou plus expérimentés.
Le 3 décembre 2024, pour sa deuxième édition, Monsieur Le Sénateur Bernard Fialaire nous a, de nouveau, accueilli au Sénat afin de récompenser les lauréats de l’année 2024. Corinne Hershkovitch, présidente de l’association ASTRES, a ouvert la cérémonie avec ce dernier, avant de laisser la parole aux membres du jury, présidé cette année par Eric de Chassey, directeur de l’INHA. Avant de dévoiler les noms des lauréats, le jury a souligné la qualité de l’ensemble des travaux reçus qui ont été étudiés de manière anonyme.
Les travaux de Noémie Nguyen van Sang et Elim Nivière-Schouvaloff se sont néanmoins distingués. Ce dernier a été félicité par Claire Barbillon, historienne de l’art et directrice de l’école du Louvre, qui lui a remis le Grand Prix pour « La circulation sur le marché parisien des œuvres d’art vendues par les soviétiques (1920-1939) », réalisé dans le cadre d’un master de recherche à l’EPHE-PSL. Claire Barbillon a salué la réalisation de ce mémoire apportant des éclairages précieux sur les mécanismes de circulation des œuvres d’art vendues par l’URSS sur le marché de l’art parisien durant l’Entre-deux-guerres.
Le Prix Spécial a été décerné à Noémie Nguyen van Sang par Sophie Cœuré, historienne et professeure à l’Université Paris-Cité, et Rainer Maria Kiesow, Vice-président de l’EHESS et juriste. La grande qualité de son travail de recherche réalisé sur « La galerie de Maurice et Raphaël Stora et le marché de l’art sous l’Occupation » a été saluée par les membres du jury qui ont tout particulièrement apprécié l’approche substantielle, complète et subtile de ce mémoire de recherche réalisé dans le cadre de l’École du Louvre.
Cette soirée de remise des prix Marcel Wormser 2024 a également été l’occasion de rappeler comment la recherche de provenance impacte les méthodes de recherche en histoire de l’art en y associant d’autres disciplines, notamment l’histoire, le droit, la philosophie morale ou encore la politique. Leur entremêlement met en évidence d’existence de nouveaux territoires inexplorés de la recherche et pose la question de la création d’une discipline à part entière de recherche de provenance. La recherche de provenance défend une vision du monde nuancée qui ne reconnaît pas une représentation manichéenne de la société. Permettant d’envisager le monde de l’art sous un prisme toujours plus humain, social et sociétal, il nous semble absolument incontournable de promouvoir son développement.


