Par Marie Duflot
Le 16 mai dernier, les membres adhérents d’Astres ont été convoqués pour assister à l’assemblée générale ordinaire de l’association.
Comme l’année dernière, les membres de l’association ainsi que quelques invités se sont réunis au Musée d’art et d’histoire du Judaïsme à Paris. L’assemblée générale ordinaire est le rendez-vous annuel des adhérents. Elle permet à chacun de prendre connaissance des activités en cours et projets de l’association, ainsi que de se retrouver. Cette année, une trentaine de personnes était présente.
L’évolution de l’objet de l’association
Un des points essentiels de cette AG a été la révision de l’objet de l’association, adoptée à l’unanimité. Astres a été fondé en 2019 pour soutenir les recherches de provenance concernant les biens spoliés entre 1933 et 1945. Vue l’importance prise par la discipline en devenir et l’intérêt qu’elle suscite s’agissant de diverses périodes et régions, le bureau de l’association a considéré qu’il était nécessaire d’élargir l’objet de l’association aux autres types de biens culturels concernés par la recherche de provenance. Cette vision pour l’avenir de l’association a fait l’unanimité et l’assemblée générale s’est entendue pour redéfinir l’article 2 des statuts d’Astres comme suit :
« Cette Association a pour objet de :
- Soutenir et participer, par tous moyens, les recherches sur la détermination de la provenance des biens culturels et leur traçabilité. Les biens culturels concernés sont ceux spoliés entre 1933 et 1945, ceux répertoriés comme Musées Nationaux Récupération « MNR », ceux qui ont été collectés, déplacés, trafiqués, fouillés illicitement et tout autre bien culturel dont le parcours pose question.
- Contribuer au développement de la formation des chercheurs de provenances. »
Des projets enthousiasmants
L’assemblée générale a également été l’opportunité de faire un point sur les projets d’Astres. Le Prix Marcel Wormser, dont la création a été annoncée fin 2022, sera inauguré cette année. Les candidatures sont ouvertes jusqu’au 30 juin et une cérémonie de remise des prix sera organisée en décembre 2023. Le Bureau de l’association entend aussi continuer à développer la formation en recherche de provenance. Il se félicite du renouvellement du DU Recherche de provenances des œuvres de l’université Paris Nanterre et poursuit les efforts dans l’espoir de voir naître un master en 2 ans. Enfin, l’association projette d’organiser plusieurs journées d’étude qui aboutiront à la tenue d’un colloque sur la recherche de provenance – échéance 2025.
À droite : Assemblée générale 2023, galerie contemporaine du mahJ – Crédit : Astres
Des possibilités de partenariat
Astres souhaite enrichir son réseau et travailler avec des partenaires. À cette fin, le Collectif pluridisciplinaire de recherche de provenances (CPRProvenances) est venu se présenter. Groupe informel créé en avril 2023 par des étudiants de la première promotion du DU Recherche de provenance de l’université Paris Nanterre, le CPRProvenances se donne trois missions : contribuer à la professionnalisation du métier de chercheur de provenance, sensibiliser à la recherche de provenance et aux problématiques de circulation des biens culturels, fédérer un réseau de chercheurs et chercheuses de provenance.
Deux conférences pour clôturer l’AG 2023
À l’occasion de l’AG 2023, les membres adhérents et invités d’Astres ont pu assister à deux conférences.
La première concernait le projet de révision de la loi de 1895 sur les fraudes artistiques, dite loi Bardoux. Ledit projet a été présenté par Monsieur Bernard Fialaire, Sénateur et vice-président de la commission de la culture, de l’éducation et du sport. Monsieur Fialaire a porté ce projet au sein du Sénat et est revenu sur le processus de ce projet de loi, les objectifs poursuivis et les difficultés rencontrées.
La seconde conférence était présentée par Madame Clara Melotte-Decanis, membre du CPRProvenances. Il s’agissait de commémorer la Déclaration solennelle de Londres du 5 janvier 1943, qui fête cette année ses 80 ans. Madame Melotte-Decanis a rappelé le processus des spoliations pendant la Seconde Guerre mondiale et présenté le contenu de la déclaration, tout en rappelant son importance encore notable aujourd’hui.
Pour terminer la soirée sur une note conviviale, toutes les personnes présentes ont été invitées à se réunir autour d’un cocktail offert par l’association et qui s’est tenu dans la cour des écuries du mahJ.