Parution d’un dossier sur les spoliations et les restitutions

Allemagne d’aujourd’hui

Jean-Louis Georget, Hélène Ivanoff, Richard Kuba, « Spoliations, provenances et restitutions en Allemagne », Allemagne d’aujourd’hui, 2022/4 (n°242)

Par Hélène Ivanoff

Alors que l’Allemagne s’est engagée à restituer des bronzes du Bénin en 2022 et que plusieurs restitutions de biens spoliés par les nazis ont eu lieu depuis la découverte et la révélation du « trésor Gurlitt » en 2013, ce dossier se propose de faire le point sur les spoliations et les restitutions en croisant les approches historique, juridique et anthropologique. Il traite des collections constituées pendant la période coloniale et de celles pillées au cours de la Seconde Guerre mondiale. Il met en relief les approches spécifiques de l’Allemagne par rapport aux restitutions actuellement discutées à travers l’Europe et au-delà et donne la parole aux multiples acteurs impliqués dans ces recherches et processus de coopérations et de restitutions, sans nier la diversité des points de vue sur le sujet.

Le dossier est composé de plusieurs articles mettant en lumière les enjeux de mémorialisation liés aux recherches de provenance (Voir « Provenance – Restitution – Culture de l’histoire », Christophe Zuschlag ; « Comment le passé influence-t-il l’identité, l’action et la pensée contemporaines ? La recherche sur la provenance des biens de l’époque nazie en Allemagne », Susanne Meyer-Abich ; « L’établissement d’un nouveau domaine de recherches et de subventions – biens culturels et collections issus de contextes coloniaux au Deutsches Zentrum Kulturgutverluste (Centre allemand de recensement et de gestion des biens culturels spoliés) », Jan Hüsgen ; « Ouvrir des espaces de mémoire, relier des communautés de mémoire. La gestion de l’héritage colonial : un défi pour le Goethe-Institut », Carola Lentz ; « Monika Grütters et la politique des restitutions : une politique de la mémoire », Denise Vernerey-Laplace). 

Il se penche sur le cas des collections issues de contextes coloniaux (Voir « Des ambitions déçues : le Humboldt-Forum de Berlin, le débat postcolonial et les politiques symboliques de restitution », Karl-Heinz Kohl ; « L’Allemagne et la question du rapatriement des biens culturels africains : l’ambivalence d’une mémoire coloniale », Emery Patrick Effiboley ; « D’un château à l’autre. Quand les anges reculent », Erhard Schüttpelz ; « Polémiques et aspects pratiques du rapatriement des objets d’art nigérians d’Europe », Musa Hambolu). Il analyse le cas des restitutions en matière d’œuvres d’art spoliées sous la Seconde Guerre mondiale (Voir « Un aller-retour du hard law au soft law ? La restitution des œuvres d’art spoliées par le régime national-socialiste depuis 1945 » Benjamin Lahusen ; « Recherches de provenance Gurlitt : projet, méthodes et résultats », Andrea Baresel-Brand).

Le dossier comprend des entretiens avec Hermann Parzinger, Corinne Hershkovitch, Elisabeth Furtwängler et Nikola Doll.

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