Les MNR

À la fin de la Seconde Guerre mondiale, environ 60 000 œuvres récupérées en Allemagne ou dans les territoires contrôlés par le Troisième Reich ont été renvoyées en France parce que certains indices (archives, inscriptions, etc.) laissaient penser qu’elles en provenaient.

Biens culturels spoliés

Sur ces 60 000 objets revenus d’Allemagne, 45 000 biens spoliés ont été restitués à leurs propriétaires entre 1945 et 1950. Sur les 15 000 œuvres restantes, l’administration, par le biais d’une « commissions de choix », en a sélectionné sur divers critères  plus de 2200 qui ont été confiées aux musées nationaux. Ces œuvres constituent les MNR, « Musées nationaux récupération ». Les œuvres restantes ont été vendues par l’État au début des années 1950.

Conservation assurée

Les MNR doivent être exposés dans les musées pour laisser aux personnes spoliées la possibilité de les revendiquer. Ces œuvres n’appartiennent pas à l’État, qui n’en est que le détenteur provisoire. Les MNR sont inscrites sur des inventaires particuliers. Leur gestion est assurée par le ministère de la Culture et le Service des musées de France. Elles sont affectées à un musée national et peuvent ensuite être déposées dans un musée labellisé « musée de France » en région. Les MNR peuvent faire l’objet d’une restitution à leurs propriétaires légitimes, sans aucune date de prescription.

Ces MNR se découpent comme suit :
– plus de 1100 peintures,
– 900 objets d’art (mobilier, textile, tapisserie, orfèvrerie, vitrail),
– 125 sculptures,
– 217 dessins/arts graphiques.

Ces œuvres sont conservées dans des musées de grandes, moyennes et petites villes françaises – de Paris (1171) à Albi (1), en passant par Strasbourg (28), Limoges (22), Arles (12) ou Nantes (6), etc.

Un répertoire numérique des MNR est disponible sur la base de données Rose Valland.

Des restitutions limitées

Les restitutions impliquent un processus de recherche long et exhaustif. Elles ont été au nombre de 41 entre 1950 et 1954, de 5 entre 1955 et 1993, puis s’élèvent à 129 depuis 1994. Depuis 2013, on compte 66 restitutions, dont 43 à l’initiative de l’administration et des musées. Ces chiffres ne sont évidemment pas satisfaisants, d’autant que, plus les années passent, plus les témoins disparaissent, et les souvenirs des héritiers et ayants droit s’amenuisent. Ces œuvres incarnent la mémoire des disparus et ce travail relève de l’urgence.

Astres entend accélérer le rythme des restitutions et pour ce faire insiste sur la nécessité de former des professionnels et de sensibiliser aussi bien le public que les personnels des musées.

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