Par Hélène Ivanoff
À partir du 3 décembre, l’Institut national d’histoire de l’art (INHA) publie plus de 150 articles biographiques au sein du « Répertoire des acteurs du marché de l’art sous l’Occupation, 1940-1945 (RAMA) ». Ces notices reconstituent les trajectoires des hommes pendant cette période en mettant en évidence les réseaux complexes par lesquels les œuvres d’art ont transité.
Comment comprendre les rouages d’un marché de l’art où tout fut mis en œuvre pour légitimer les spoliations, voiler les provenances et masquer les transactions ? L’Institut national d’histoire de l’art (INHA) et l’Université technique de Berlin (TU) avec l’appui du Deutsches Zentrum Kulturgutverluste (DZK) et en coopération avec le Deutsches Forum für Kunstgechichte (DFK Paris) ont mis en œuvre un programme de recherche porté par des chercheuses en France et en Allemagne, mobilisant un réseau international d’experts, afin de créer un outil indispensable à la compréhension du marché de l’art de cette période.
Publié sur le site de l’INHA dans la base Agorha, le répertoire offre des portraits des femmes et des hommes qui ont agi sur le marché (marchands, experts, commissaires-priseurs, conservateurs, artistes, etc.) sous la forme d’articles biographiques (plus de 150). Il signale dans des notices documentaires (environ 830) les sources d’archives, les références bibliographiques et les données factuelles qui permettront aux historiennes et historiens de l’art, aux chercheuses et chercheurs de provenance d’aller plus loin dans leurs travaux.
Jusqu’à présent de nombreux projets de recherches ont été consacrés aux œuvres spoliées par les nazis donnant lieu à la mise en ligne de plusieurs bases de données. Une identification des différents acteurs du marché de l’art de cette époque, des opérations qu’ils ont effectuées, des œuvres qui sont passées entre leurs mains, était manquante alors que ces données sont indispensables à la documentation des œuvres et aux recherches de provenance. C’est ce à quoi entend répondre le Répertoire des acteurs du marché de l’art en France sous l’Occupation (RAMA).
Responsables scientifiques : Ines Rotermund-Reynard (INHA) et Elisabeth Furtwängler (TU/DZK)
Coordinatrice scientifique et suivi éditorial : Hélène Ivanoff (INHA)
Service numérique de la recherche : Federico Nurra (INHA)
En savoir plus :
Œuvres spoliées : un nouveau répertoire pour identifier les réseaux du marché de l’art sous l’Occupation
France culture, le 03/12/2021
Restitutions : un site pour relancer le processus d’identification d’œuvres d’art spoliées sous l’Occupation
Le Monde, le 03/12/2021